Ce ne sont pas moins de 880 interventions de maintenance (surveillance, maintenance préventive ou maintenance corrective) qui ont lieu chaque nuit sur les lignes du métro, du RER A et du RER B. Claire Lemois, directrice d’unité opérationnelle de maintenance des voies ferrées au sein du groupe RATP, nous éclaire sur ces activités nocturnes.

Quel est le rôle de votre unité ?

Claire Lemois : Notre unité regroupe 600 personnes dédiées à la maintenance, auxquelles il faut rajouter une centaine d’agents qui nous accompagnent dans nos activités. Notre mission est double : d’une part effectuer une surveillance préventive des voies, à pied d'oeuvre et avec des véhicules de mesure pour identifier des interventions possibles ; et d’autre part intervenir sur des situations plus ou moins urgentes et lourdes, notamment lorsque les équipements arrivent en fin de vie. C’est notamment notre unité qui organise et réalise les chantiers de renouvellement de rails et d’appareils de voie (ce que l’on appelle les aiguillages dans le langage courant).
Toute notre équipe est donc mobilisée au quotidien pour offrir aux voyageurs un transport sûr, de qualité et adapté aux besoins. Tout ça sans qu’ils le voient !

Y a-t-il des chantiers plus importants que d’autres ?
Toutes les activités correctives, de surveillance, préventives ou patrimoniales ont leur importance et doivent être menées en parallèle. Ces activités sont très majoritairement réalisées de nuit, pendant l’interruption du service voyageur, donc invisibles et sans impact sur le service. Néanmoins, certains chantiers plus conséquents nécessitent que l’on intervienne plus longuement, sur plusieurs heures ou plusieurs jours.
Quelles sont les particularités de la maintenance sur le RER A, qui est la ligne la plus fréquentée d'Europe avec 1,4 million de voyageurs chaque jour ?
Les cycles de surveillance sont rapprochés et les rails sont renouvelés plus souvent, en adéquation avec un trafic important, le plus dense d’Europe et un des plus denses du monde.
Au vu de la surveillance permanente du RER A, pourquoi réaliser en plus des travaux l’été ?
La maintenance que nous réalisons toute l’année vise à maintenir les infrastructures existantes sûres et opérationnelles mais elle n’est pas suffisante pour compenser totalement les usures et dégradations naturelles liées à l’exploitation. Le RER A a 40 ans et connaît une augmentation régulière de trafic. C’est en effet une des lignes les plus utilisées dans le monde, avec un tonnage qui a doublé en 20 ans. Il est donc normal de voir le matériel s’user et c’est ce que nous anticipons avec les travaux du RVB qui ont lieu l’été. Ce chantier conséquent nous permet de remplacer complètement du matériel qui nécessiterait trop de réparations au quotidien. Une grande opération de modernisation, en somme, pour assurer une maintenance optimale et pérenne des infrastructures, au service de nos voyageurs. Sans tout ce que nous faisons d’invisible pour les voyageurs sur le RER A, il y aurait chaque jour de nombreux retards et annulations de trains !