A la croisée des lignes 2, 5 et 7 du métro, la station Stalingrad est ouverte le 31 janvier 1903 sous le nom de Rue d’Aubervilliers lors du prolongement de la ligne 2 entre les stations Anvers et Bagnolet (devenue Alexandre Dumas en 1970).
La station de la ligne 7 ouvre le 5 novembre 1910 sous l’appellation Boulevard de la Villette. La correspondance entre les deux stations des lignes 2 et 7 se fait alors par la voirie grâce à des billets de correspondance. La station de la ligne 5 est mise en service le 12 octobre 1942. Un couloir de correspondance entre les 3 stations est alors créé, ce qui met fin à la correspondance par la voie publique.
Le saviez-vous ?
Une bataille donne son nom à la station
A l’ouverture de la station de la ligne 5, le nom des 3 stations devient Aubervilliers - Boulevard de la Villette. Puis la station est renommée Stalingrad, du nom de la place qu’elle dessert le 10 février 1946. En effet, les stations adoptent souvent le nom de la rue ou la place qui les surplombe. La place initialement créée sous les noms de Place de l’Ourcq et de Rond-point de la Villette est rebaptisée en 1945 Place de la bataille de Stalingrad en référence à la bataille qui opposa la Russie et l’Allemagne en 1942-1943.
La lumière au cœur de la station aérienne
Les stations des trois lignes sont de configuration standard avec deux quais séparés par les voies du métro. Les quais de la ligne 2 sont aériens, implantés sur un viaduc conçu par l’architecte Jean-Camille Formigé, placé à plus de 5 mètres de hauteur qui permet le passage, à l’époque, des voitures et bus à impériale, tandis que ceux des lignes 5 et 7 sont souterrains, sous une voûte elliptique.
Les quais de la ligne 2 offrent une luminosité délicate grâce à des parois vitrées, une marquise soutenue par une architecture métallique ajourée, sans piliers. L’élégance de cette station aérienne, aussi légère que lumineuse, force l’admiration. Il s’agit d’une véritable prouesse technique et architecturale pour faire tenir la marquise sans charpente, uniquement au-dessus des quais, en prenant appui sur les poutres de rives extérieures afin de ne pas créer d’obstacle sur les quais. La légèreté de cette structure est mise en valeur par la décoration ajourée des bandeaux métalliques. Cette marquise représente un modèle qui ne sera pas repris ensuite sur les autres lignes aériennes en raison de son coût élevé.
L’accès à la station se fait par un escalier central, qui bifurque pour accéder à chaque quai par des travées elles aussi protégées par des verrières : de l’extérieur, on croirait voir un cocon de papillon géant. Les parois extérieures en pierre sont ornées de guirlandes en bas-relief.
Des quais aménagés dans deux styles différents : Motte-Andreu et Ouï-dire
Les quais de la ligne 2, aérienne, sont dépourvus de publicité et sont équipés de sièges coque individuels en tôle emboutie créés par Joseph-André Motte pour accompagner le concept Andreu-Motte dans les années 1970. Le nom de la station est inscrit en police de caractère Parisine sur plaques émaillées. Les piédroits sont constitués de vitraux dépolis surmontant des allèges (partie du mur, intérieur ou extérieur, situé entre le plancher et les vitraux), recouvertes de carreaux en céramique blancs et plats
Les quais de la ligne 5 sont aménagés dans le style « Andreu-Motte » de couleur bleue et possèdent deux bandeaux d'éclairage dans cette teinte, ainsi que des banquettes et des tympans recouverts de carrelage plat de même teinte. Les piédroits, la voûte et les débouchés des couloirs sont recouverts de carrelage blancs biseautés. Le nom de la station est inscrit en faïence dans le style adopté par la Compagnie du métropolitain de Paris (CMP) après 1922, à l’imitation du parti décoratif des stations de la Compagnie concurrente Nord -Sud. Les cadres publicitaires sont particuliers : en faïence de couleur marron, et avec des motifs géométriques, ils sont surmontés de la lettre « M ».
Les quais de la ligne 7 sont aménagés en 1988 dans le style « Ouï-dire » de couleur bleue : les deux bandeaux d'éclairage, de même couleur, sont supportés par des consoles courbes en forme de faux. La voûte est éclairée par un arc-en-ciel de couleurs. Les carreaux en céramique blancs plats recouvrent les piédroits, la voûte et les tympans tandis qu’un carrelage blanc biseauté est appliqué sur les débouchés des couloirs, ce dernier point constituant une entorse au style « Ouï-dire ». Le nom de la station est inscrit en police de caractère Parisine sur plaques émaillées et les sièges coque « Motte » sont bleus (initialement, les sièges étaient dans le style “Ouï-dire”, les emblématiques “Assis-debout” et les sièges individuels séparés par des accoudoirs en forme de faux inversée). Les cadres publicitaires sont métalliques au lieu d'être formés de demi-cylindres bleus, ce qui constitue encore une exception au style « Ouï-dire ».