Après un parcours en pharmacie, Eric, passionné par les trains, a rejoint la RATP en 2006 avec un seul objectif : devenir conducteur et rien d’autre. À l’issue d’une formation de trois mois, réalisée pour sa partie pratique sur la ligne 9 du métro, Eric obtient haut-la-main son examen, et ses bonnes notes lui permettent de choisir la ligne sur laquelle il travaillera parmi celles proposées. « J’ai ainsi pu entamer ma vie professionnelle de conducteur sur la ligne 13, mais aussi sur les lignes 8 et 9, en réserve ».
De ligne en ligne
Sa première sensation seul en cabine ? « J’ai fait de l’huile », explique Eric, une expression qui signifie pour lui un léger sentiment de stress. Et pourtant, il se dit immédiatement que « c’est bel et bien ce métier que j’attendais ».
En 2008, direction la ligne 2 pour quelques mois, avant de rejoindre la ligne 6, sur laquelle Eric lorgnait depuis quelques temps. « Une ligne très agréable, avec des portions aériennes qui permettent de conduire dans un cadre splendide ». En parallèle, il est conducteur de réserve : sa mission est de suppléer ses homologues sur d’autres lignes (1, 2, 4, 8, 9 et 13). « Les trains de la ligne 1, aujourd’hui dévolus à la ligne 4, étaient totalement différents, et très agréables à conduire ». Éric restera 7 ans sur la ligne 6.
Puis il devient moniteur de conduite, et prend plaisir à transmettre en pratique les cours théoriques tout juste appris par les jeunes recrues. Il est également en charge des visites de secteur : les nouveaux venus trouvent en lui un ambassadeur, qui connait la ligne 6 comme sa poche, et leur fait découvrir les terminus, la signalisation ou les garages, notamment.
Le RER après 10 ans de métro
Si Éric a « adoré » ses 10 années de métro, son but était identifié lors de son entrée à la RATP : conduire des RER. Dès ses premiers mois dans l’entreprise, il demande à être affecté sur ce réseau, sachant que l’attente peut être longue. Dix ans plus tard – en 2016 donc – le voici sur la ligne B. « C’était celle que j’avais demandé, je ne pouvais pas être plus heureux ».
Les complexités de la ligne ne sont pas un obstacle. Éric reprend donc une formation spécifique « même si certains acquis sont très utiles », et passe des tests psychotechniques multiples : tout y passe, en plus de l’apprentissage de la conduite de ces trains d’un autre gabarit, et pour lesquels la réglementation est à assimiler en double, co-exploitation RATP-SNCF oblige.
Une journée type
Eric alterne entre trois services : matin (dès 4h30), après-midi, ou soir (18h30-1h30). Il démarre sa journée de travail en consultant les documents sécuritaires, qui lui indiquent par exemple si des travaux vont impacter sa conduite : modification de signaux, manœuvres différentes, vitesse réduite… Veiller à la sécurité des voyageurs est primordial.
Ensuite, il rejoint son poste de conduite et commence par se présenter aux voyageurs en quelques mots. Il n’hésite pas à garder le contact en cas de problème, pour informer et rassurer les personnes à bord du train.
Eric peut être amené à effectuer des manœuvres de gare, c’est-à-dire réaliser un changement de train lorsqu’un problème se présente sur le train initialement prévu pour les voyageurs. Il conduit donc un deuxième train jusqu’aux quais, afin de maintenir une circulation fluide. Il arrive aussi qu’il doive rapatrier des trains d’un terminus à l’autre.
Enfin, la formation continue fait partie intégrante de son travail. Il apprend et révise régulièrement ses connaissances, en matière de réglementation, de révision matérielle et autres manœuvres. Une mise à jour qui permet de garantir une sécurité maximale.
Métier et hobby : la passion du rail
Ce qu’il aime sur le RER B ? « La diversité des paysages rencontrés, et surtout ceux qui sont en pleine campagne, qu’il s’agisse d’une partie de la branche de Mitry-Claye ou de la vallée de Chevreuse ». Et demain ? Eric souhaite bien entendu continuer à conduire et à transmettre son savoir. Demandeur, il se verrait bien contribuer, à sa manière, au développement de futures lignes.
D’ici là, ce passionné n’abandonne pas le rail à ses heures libres, ayant fait de celui-ci également l’un de ses hobbies : il est en effet trésorier de l’Association des Passionnés de la Simulation Ferroviaire par l’Informatique (APSFI). Celle-ci développe de nombreux parcours ferrés numériques, que vous pouvez suivre comme si vous étiez véritablement en cabine de conduite. Passion, quand tu nous tiens…
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