En 1903, le 10 août, alors que le réseau métropolitain ne cesse de s’étendre à un rythme effréné, un terrible incendie dû à un matériel en bois aux circuits électriques peu fiables fait 84 morts à la station Couronnes. Depuis ce jour, la sécurité ferroviaire est devenue la préoccupation majeure et indiscutée pour l’ensemble des ingénieurs de la Compagnie du métropolitain de Paris (CMP), et plus tard, ceux de la RATP.
En effet, les enseignements de cette catastrophe sont rapidement tirés. C’est le moment pour la CMP, puis la RATP qui lui a succédé, de prendre des mesures drastiques en matière de sécurité sur le réseau.
Cet événement a ainsi déclenché une vaste refonte des systèmes de sécurité de l’exploitation du métro et remit en cause la plupart des éléments constitutifs du matériel roulant. Les rames entièrement fabriquées en bois à cette époque sont progressivement remplacées par le matériel Sprague en métal.
Trois innovations lui furent appliquées afin de garantir une sécurité maximale et un confort accru : la construction de caisses métalliques, l’emploi de voitures à bogies et l’adoption d’un système de traction à unités multiples.
Toutes ces mesures furent adoptées progressivement, les différents types de matériels étant appelés à cohabiter tant que les anciens ne seraient pas retirés ou plutôt transformés.
De façon plus large, le métro sera entièrement repensé avec notamment :
- la division des lignes en secteurs électriques indépendants ;
- l’isolation électrique individuelle des motrices ;
- la signalisation des couloirs de sortie dans les stations ;
- l’éclairage, avec de grandes lanternes à pétrole fixées sur chaque quai au-dessus de l’accès conduisant à la sortie, en attendant la pose d’appareils branchés sur l’éclairage de secours ;
- l’installation de postes à incendie et de détecteurs d’incendie ;
- le désenfumage des galeries, demeurant également une priorité. Aujourd’hui, des ventilateurs liés à l’aération et ceux à utiliser en cas d’incendie sont installés.
Aujourd’hui encore, la sécurité des systèmes ferroviaires et donc des voyageurs reste notre priorité absolue.