Au quotidien

Crue de la Seine : comment protégeons-nous le réseau de la RATP ?

Pour faire face aux différents scénarios liés à la crue de la seine, nous mobilisons énormément de moyens.

Crue centennale ?

Une crue centennale, c’est une crue dont la probabilité d’apparition sur une année est de 1/100 (et non pas une crue qui arriverait tous les 100 ans).

La dernière crue d’ampleur de la Seine s’est déroulée en 1910. La montée des eaux s’est faite en une dizaine de jours et le fleuve a atteint son niveau maximal : 8,62 mètres sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz. La moitié du réseau de transport a été totalement impraticable pendant des mois, obligeant parfois les voyageurs à circuler en barque dans des tunnels inondés !

Le saviez-vous ?

2 à 5
Mds €
C’est à peu près ce que coûterait la remise en état de notre réseau après une crue centennale.

Comment éviter que le métro ne se retrouve sous l’eau ?

Pour éviter de nous retrouver inondés, nous menons des exercices réguliers de simulation.

  • Ainsi, en décembre 2018, lors de l'entraînement situé sur le parvis de la station Balard metrometro, nous avons mobilisé 40 agents pour édifier des protections en aluminium et en parpaings afin d’empêcher les entrées d’eau qui pourraient survenir par exemple au niveau des grilles d’aération. De plus, une cellule de crise, rassemblant l’ensemble des acteurs internes concernés par le risque inondation (exploitation, maintenance, etc.) a également été mise en place pour coordonner les actions et prendre part à la gestion de crise avec notre partenaire pour l'exercice, la Mairie du XVe arrondissement, et les autres opérateurs.
  • Scénario similaire en 2016 : du 7 au 18 mars, la préfecture de police a organisé un exercice de simulation de crue, baptisé EU Sequana 2016, dans lequel nous nous sommes fortement impliqués. Murs de parpaings, bardeaux aluminium et aquabarrières ont été installés sur cinq de nos sites et nous avons mis en place une cellule de crise délocalisée, rassemblant l’ensemble des acteurs de notre groupe concernés par le risque inondation.
  • Autre exemple : le 29 janvier 2013, il est 8 h du matin et il pleut à Paris. Devant notre siège, côté rue de Bercy dans le 12ème arrondissement, six hommes déchargent des matériaux de BTP. Ils ont quatre heures pour déployer des protections en inox sur une centaine de mètres. Le temps d’une journée, notre maison-mère devient le théâtre d’un exercice annuel qui entre dans le cadre de notre plan de prévention du risque inondation.

Le saviez-vous ?

140
km
de réseau ferré se trouvent en zone inondable et 70 stations de métro font l’objet d’une protection accrue

Concrètement, subir une importante crue de la Seine, c’est faire face à d’énormes risques matériels : entrée de boue et de détritus dans les tunnels, destruction des voies et des installations, dysfonctionnements sur le matériel électrique… Une crue non gérée impacterait toutes les lignes et paralyserait l’intégralité de notre réseau de transport !

Lacs réservoirs et digues de protection

Plusieurs lacs réservoirs situés à proximité de Paris permettent de gérer les petites crues qui surviennent régulièrement. Dans le cas d’une forte montée des eaux, leur action combinée diminuerait la hauteur de l’eau de 70 cm.

En complément de ces lacs réservoirs et dans les cas de crues d’envergure, notre plan de prévention du risque inondation prévoit la construction de digues pour protéger les multiples sites à risque. Pour ce faire, il faut acheminer beaucoup de matériaux vers les sites nécessitant une protection renforcée.

Quelques chiffres ?

Avec une superficie de 2 400 m², le centre de stockage de Bonneuil-sur-Marne abrite 273 bétonneuses, 173 groupes électrogènes et 171 brouettes. 70 250 parpaings, des centaines de sacs de mortier, du bois et du contreplaqué sont également stockés sur différents sites, entre Chartres et Fontenay-sous-Bois. Près de 100 camions peuvent être mis à disposition pour gérer le transport des matériaux, tandis que 1 000 personnes sont susceptibles d’être mobilisées pour édifier les protections nécessaires en cas de crue.

Le chiffre

1 à 4
jours
C’est le temps qui nous est nécessaire pour monter des protections en cas de crue centennale

Notre plan de prévention est étalonné sur la crue de 1910. Il nous a déjà permis de faire face à plusieurs crues de petite envergure.  L’investissement initial est d’environ 6 millions d’euros, un montant 4 à 10 fois moins élevé que celui engendré par les risques : c’est un dispositif indispensable au regard des dégâts potentiels !

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