Connaissez-vous... les mâts du métro ?

À partir de 1910, la Compagnie du métropolitain de Paris (CMP) fait le choix d’entourages d’accès plus sobres pour ses nouvelles stations de métro.

Ces entourages sont surmontés d’un candélabre réalisé par la fonderie du Val d’Osne (Haute-Marne), coiffé d’un globe lumineux, avec au-dessous un caisson rétro-éclairé en lettres blanches "METRO" découpées sur un fond rouge. Permettant de mieux signaler et éclairer les entrées de métro, ce mât est particulièrement ouvragé : le panneau "METRO" est entouré d’une dentelle en fer forgé, et son pied est sculpté.

Au début des années vingt, l’architecte Adolphe Dervaux est chargé par la CMP de concevoir un nouveau mât de signalisation qui s’inspire du candélabre Val d’Osne. En 1924, la Ville de Paris valide le choix du mât Dervaux de 4 m de haut et qui porte, comme le Val d’Osne, l’inscription "METRO" éclairée de l’intérieur et surmontée d’un globe lumineux.

Le mât Dervaux est plus épuré, dans le style Art déco. Il a la particularité d’avoir été développé pour la station Sèvres–Babylone, afin de pouvoir traiter le double accès CMP et Nord-Sud.

Apparu en 1937, c’est le premier véritable logo du métro, un M rouge entouré d’un cercle bleu, le tout barré du mot "METRO" en blanc sur fond bleu, éclairé la nuit. Il est très librement inspiré de son contemporain londonien !

Il ne marque que quelques entrées de stations mais est employé plus largement dans la documentation, en particulier sur les plans. Peut-être l'avez-vous déjà croisé à la station Sentier, où subsiste le dernier exemple de ce mât emblématique du métro parisien.

À partir de 1963, le mât "antenne" fait son arrivée, pour signaler les nouvelles sorties ou remplacer les anciens candélabres. L’inscription "METRO" écrite en bleu sur fond blanc, entourée de deux cercles symbolisant une antenne de radio, évoque pour la première fois la notion de réseau. Il se développe jusqu’en 1967.

Le célèbre M jaune lumineux fait son apparition en 1955 à Saint-Michel et 1956 à Sully–Morland, et est généralisé au début des années soixante. Plus lisible, il adopte les couleurs du ticket de métro.

S’il équipe les nouvelles stations, il est surtout déployé au début à l’occasion d’agrandissement ou modification d’accès existants. À partir de 1974, il équipe systématiquement les accès des nouvelles stations. Il est également utilisé pour marquer les premières gares du « métro régional » avant qu’on ne le dénomme RER en 1977. 

Avec la mise en service de la ligne 14 du métro en 1998, un nouveau mât est dessiné : il s’agit d’un totem, en forme d’arbre urbain à deux branches en fonte.

Sur chacune des feuilles de verre soutenues par les branches est inscrit le M moderne entouré aux trois-quarts, le nom de la station, les lignes la desservant et le logo de la RATP.

Le totem, de forme arrondie, désigne de façon intuitive les nouveaux accès Métro grâce à sa forme « Point d’intérêt ». Il accompagne les futurs accès, en filiation avec l’histoire des totems bus et métro et renforce la cohérence des signes urbains associés aux modes de transport en Ile-de-France.