Patrimoine

Un jour, une station : Gare d’Austerlitz, la station au viaduc

Une station dont le nom est lié à la célèbre victoire napoléonienne ne pouvait que se différencier de ses consœurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les abords et l’architecture même de la station Gare d’Austerlitz en font un cas à part sur le réseau.  

Sommaire

  1. Austerlitz, une gare et une station de métro
  2. Une prouesse métallique pour enjamber la Seine
  3. Design épuré

Austerlitz, une gare et une station de métro

A quelques pas du siège du groupe RATP, le viaduc et la gare imprègnent encore aujourd’hui les lieux d’un indéniable parfum « 1900 ». Et si la station, qui a ouvert en 1906, et la gare éponyme, restent des ouvrages quasiment inchangés, elles furent préalablement baptisées « Gare d’Orléans », tête de ligne de la compagnie de trains du Paris-Orléans. Des monogrammes « PO » restent d’ailleurs encore visibles sur le fronton de la gare. 

C’est en 1930 qu’elles sont renommées « Gare d’Orléans - Austerlitz » pour finalement, le 25 avril 1985, perdre définitivement l’appellation « Orléans ». Elles gardent le nom Austerlitz, en référence au quartier dans lequel elles ont été bâties.

austerlitz
RATP
Gare d'Austerlitz, 1906
RATP

Une prouesse métallique pour enjamber la Seine

Tout d’abord, c’est par le magnifique Viaduc d’Austerlitz - inscrit à l’inventaire des Monuments historiques en 1986 - que se fait l’arrivée à la station Gare d’Austerlitz en provenance de la station Quai de la Rapée via la ligne 5.  

Après avoir enjambé la Seine sur une longueur de 140 mètres, le métro continue son trajet vers la gare SNCF dont il traverse littéralement de part en part la verrière à plus de vingt mètres de haut au-dessus des voies de grandes lignes.   
 
Cette configuration atypique a été rendue possible grâce à deux viaducs métalliques accolés de 50 mètres de portée sur lesquels reposent les voies et les quais de la station.  

Quant au fameux viaduc, il a été construit entre 1903 et 1904. Prouesse architecturale pour son époque, il est constitué d’une seule arche en acier doux laminé de façon à ce que ses piles ne viennent pas perturber le trafic fluvial. Il bénéfice aussi de la plus grande portée des ponts parisiens. Les décorations des piliers et des arcs sont l’œuvre de l’architecte Jean Camille Formigé : autour de l’écusson de la Ville de Paris, s’entremêlent ancres de marine, cordages, globes terrestres, animaux marins, tridents, poissons, etc.   

En raison de l’accroissement régulier de la capacité, de la puissance et du poids des rames de métro (les fameuses Sprague-Thomson), des travaux de renforcement par soudure à l’arc électriques ont été effectués sur le viaduc entre 1934 et 1938. Ces travaux sont remarquablement documentés grâce à de très belles photographies !

Construction du viaduc, 1904 - Collection RATP
Passerelle d'Austerlitz, 1904 - Collection RATP
Viaduc d'Austerlitz, 1933 - RATP
Travaux de renforcement du viaduc, 1933 - RATP
Travaux de renforcement du viaduc, 1935 - RATP
Métro circulant sur le viaduc, 2011 - RATP, Jean-François Mauboussin

Design épuré

Sur le plan décoratif, la station Gare d’Austerlitz se caractérise par son aspect dépouillé, propre aux stations érigées par la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) ; néanmoins d’imposants motifs floraux ornent des pilastres verts situés à chaque extrémité des quais. Un ensemble en céramique original que l’on ne retrouve dans aucune autre station ! 

A l’inverse du trajet en hauteur de la 5, la correspondance avec la ligne 10 se fait en souterrain à 10 mètres de profondeur, soit un dénivelé de 30 mètres entre les deux quais de stations ! 

Quais de la station ligne 5, 1906 - RATP
Quais de la ligne 5, 2009 - RATP, Denis Sutton
Quais de la station, 2009 - Denis Sutton, RATP
Motif floral sur les pilastres vert des quais de la station, 2016 - Bruno Marguerite, RATP
Quais de la station, 2014 - Denis Sutton, RATP
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