Culture

Une ligne, une histoire : la ligne 12 du métro

Connaissez-vous l’histoire de la ligne 12 du métro parisien qui a vu le jour en 1910 ? Prenez place à bord de ce récit !

Connue pour être l’une des plus longues du réseau, la ligne 12 compte 17,2 kilomètres desservant 31 stations. Elle traverse la capitale du nord au sud-ouest en passant par de nombreux lieux emblématiques, tels que Montparnasse, Montmartre ou le quartier de Saint-Germain-des-Prés. On vous dit tout !

Les prémices du projet

Pour comprendre la genèse de la ligne 12, il faut évoquer celui qui en est l’instigateur : Jean-Baptiste Berlier. Cet ingénieur n’en était pas à son premier coup d’essai, puisqu’il avait proposé, en 1887 et 1892, un projet de tramway tubulaire entre les bois de Boulogne et de Vincennes. Faute d’argent, ce projet n’est jamais mené à son terme. C’est lorsqu’il s’associe avec le banquier Xavier Janicot qu’il obtient gain de cause. Frappé par le manque de liaisons nord-sud dans la capitale, Berlier envisage cette fois de relier par un chemin de fer tubulaire profond (inspiré du Tube de Londres) les quartiers de Montmartre et de Montparnasse. Dès lors, la Ville lui octroie une concession en 1901 alors que les premiers métro circulent depuis une année. Une seule condition doit être respectée : deux prolongements doivent être réalisés (l’un vers Porte de Versailles et l’autre vers Porte de Saint-Ouen).

Dans ce contexte est créée en 1902 la Société du Chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris (appelé plus communément ‘’Nord-Sud’’) à laquelle sont finalement concédées :

  • une ligne A (actuelle ligne 12), de la porte de Versailles à Jules Joffrin ; 
  • une ligne B, de la gare Saint-Lazare à la porte de Saint-Ouen.

Cette structure privée devra prendre en charge la construction des infrastructures et du matériel roulant des lignes A et B.

La naissance de la ligne A (actuelle ligne 12)

Malgré un retard dans les travaux dû aux inondations de la crue de la Seine (appelée plus communément « crue centennale »), le chantier de la ligne A arrive à son terme en 1910. Son ouverture entre Porte de Versailles et Notre-Dame-de-Lorette est rendue possible la même année. Les usagers lui réservent un accueil positif en raison de son esthétique générale et le confort de roulement du matériel. 

Une architecture et un design qui n'aura de cesse d'évoluer sur la ligne 12. 

S’ensuivent deux nouveaux prolongements rapprochés : un premier jusqu’à Pigalle en 1911, puis Jules Joffrin en 1912 ; et un troisième en 1916 de Jules Joffrin à Porte de la Chapelle. 

En 1929, en prévision d’un prolongement vers Issy-les-Moulineaux, une nouvelle station est constituée à Porte de Versailles, donnant un accès direct au Parc des Expositions. 

La société ‘’Nord-Sud’’ a construit et exploité la ligne A. Mais celle-ci finit par être absorbée par sa concurrente, la CMP, qui gérait la concession de la majeure partie des lignes de métro de la capitale. C’est ainsi qu’en 1930, la ligne A disparaît et laisse place à la ligne 12 !

Les nouveaux chantiers de la ligne 12

Si les stations Petits Ménages (aujourd’hui Corentin Celton) et Mairie d’Issy sont inaugurées en 1934, il faudra attendre le nouveau millénaire pour que la ligne 12 soit prolongée au nord. 

Inauguration du prolongement de la ligne 12 à la Mairie d'Issy : station Petits Ménages qui deviendra Corentin Celton.

En effet, le STIF (Syndicat des transports d’Ile-de-France, ancienne dénomination d’IDFM) et la RATP envisagent de la prolonger vers Aubervilliers. Les trois nouvelles stations, Front Populaire, Aimé Césaire et Mairie d'Aubervilliers, sont mises en service en deux phases. C’est en 2012 que la première section est inaugurée avec Front Populaire.

Il faudra attendre dix ans pour voir la seconde section mise en service vers Mairie d’Aubervilliers, et comportant deux stations. Outre cette dernière, la station Aimé Césaire, située au bord du canal Saint-Denis, est ouverte.

Les particularités de la ligne 12

Le tracé de la ligne 12 a l’inconvénient d’être souvent sinueux. L’explication d’une telle spécificité ? L’origine de son financement. Comme le réseau municipal exploité par la CMP est construit par la Ville, les leviers pour modifier ou déplacer les ouvrages souterrains lui sont plus facilement accessibles. Le tracé de ses propres lignes s’en retrouve facilité.  

À l’inverse, le ‘’Nord-Sud’’, lui, est privé. Il doit donc payer et limiter les prestations de déplacement d’ouvrages au strict nécessaire. 

Mais la ligne 12 regorge aussi de bien des richesses. Son décarrossage en est la parfaite illustration. En 2016, la station de métro Trinité–d'Estienne d’Orves dévoile des affiches datant de 1960.

Après avoir remplacé les très appréciées Sprague-Thomson du Nord-Sud en 1972, les rames Sprague-Thomson de la CMP laissent place en 1980 aux MF67. Quant à celles-ci, elles seront remplacées par des rames MF19 à partir de 2027.

Deux dernières rames Sprague-Thomson à quai (type Nord-Sud) sur la ligne 12.

Les secrets de la ligne

La ligne 12 vous réserve son lot de surprises ! Découvrez les différents trésors artistiques, historiques ou atypiques qu’elle cache en consultant la carte interactive « Ça vaut le détour » consacrée à la ligne 12.

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