Culture

Une ligne, une histoire : la ligne 7 du métro

Connaissez-vous l’histoire de la ligne 7 du métro parisien qui a vu le jour en 1910 ? Pleine de surprises, cette ligne est marquée par de nombreux bouleversements. On vous raconte tout !

La ligne 7 relie les stations La Courneuve–8 Mai 1945, au nord-est, en Seine-Saint-Denis, à Mairie d'Ivry et Villejuif–Louis Aragon, au sud-est, dans le Val-de-Marne, via le centre de Paris. Entièrement souterraine, elle s’étend sur 20,775  km. La ligne 7 dessert 38 stations, ce qui en fait, avec la ligne 8, celle qui compte le plus de stations du réseau. Elle est l’une des deux lignes de métro (avec la ligne 13) à disposer d’un embranchement. 

Les prémices de la ligne 7

Comme d’autres lignes du métro parisien, la ligne 7 a connu à ses débuts des projets de tracés plusieurs fois remaniés.
 

Sa naissance se fait en deux étapes :

  • Ouverture du tronçon entre Opéra et la Porte de la Villette en 1910 ;
  • Ouverture du tronçon entre Louis Blanc et Pré-Saint-Gervais en 1911, exploité sous la forme d’un embranchement. Ce n’est qu’en 1967 que cette branche est utilisée de façon autonome, devenant ainsi la 7 bis. 

Pour tout savoir sur l’histoire de la création de la ligne 7 bis, rendez-vous sur la page Une ligne, une histoire qui lui est dédiée.

Les travaux de la ligne 7

Les travaux de construction vers Porte de la Villette et Pré-Saint-Gervais rencontrent des difficultés variables selon les secteurs. La partie aujourd’hui reprise par la 7 bis sous les Buttes-Chaumont est réalisée dans un terrain instable qui nécessite de longs et importants travaux de consolidation là où le sous-sol est miné d’anciennes carrières de gypse. À l'inverse, et bien que concédé après celui du Pré-Saint-Gervais, le tronçon vers Porte de la Villette est terminé et ouvert en premier. 

Sur le tronc commun, le premier point particulier concerne l’ouvrage de l’Opéra qui permet d’organiser le croisement des lignes 3, 7 et 8 sous la place dans un ouvrage unique de superposition. Pareillement, aux abords de la gare de l’Est lors de la réalisation des lignes 4 et 5, les ouvrages communs sont construits simultanément.

Mais le point le plus singulier de la ligne 7 est sans aucun doute le saut-de-mouton souterrain du croisement des deux branches au carrefour Faubourg-Saint-Martin/La Fayette. Cet ouvrage comporte quatre tunnels distincts, dont trois à voie unique. Au sud, la station Louis Blanc est également d’un type unique, car elle est composée de deux demi-stations à deux voies encadrant un quai central et un quai latéral, situées chacune sous des rues différentes.

Mise en service de la ligne 7

La ligne 7 est inaugurée en 1910 avec son premier tronçon entre Opéra et la Porte de la Villette. En 1911, l’embranchement vers Pré-Saint-Gervais est ouvert.

En pleine Première Guerre mondiale, et alors que la bataille de Verdun faisait rage, la ligne a été étendue en 1916 pour relier Opéra à Palais-Royal.

Dix ans plus tard, en 1926, la ligne 7 est prolongée jusqu’à Pont-Marie. En 1930, elle atteint Sully–Morland. En 1931, elle traverse la Seine pour rejoindre Porte d’Ivry.

Après une pause de quinze ans, en 1946, la ligne 7 s’étend dans la banlieue sud, jusqu’à la station Mairie d’Ivry.

Extension en Seine-Saint-Denis

À partir des années soixante-dix, de nouveaux prolongements sont réalisés sur les lignes du métro en région parisienne. Celui de la ligne 7 est décidé en 1975. Après un peu plus de trois ans de chantier, le terminus Porte de la Villette est reporté à Fort d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis.

Allocution de Jack Ralite, maire d’Aubervilliers de 1984 à 2003.

C’est en 1979 que la nouvelle section est mise en service avec l’ouverture des stations Aubervilliers–Pantin–Quatre Chemins et Fort d’Aubervilliers.

Enfin, le terminus nord actuel  est inauguré en 1987 avec la station La Courneuve–8 Mai 1945.

La branche vers Villejuif–Louis Aragon

Dans les années quatre-vingts, une nouvelle branche est créée depuis la station Maison Blanche. Elle permet de rejoindre la commune de Villejuif dans le Val-de-Marne.

Travaux du prolongement de la ligne 7 au niveau de Maison Blanche

Cette extension s’est réalisée en deux étapes : d’abord en 1982 avec la station Le Kremlin-Bicêtre, puis avec la mise en service des stations Villejuif–Léo Lagrange, Villejuif–Paul Vaillant-Couturier et Villejuif–Louis Aragon en 1985. 

Le terminus Villejuif–Louis Aragon est, depuis 2013, en correspondance avec le tramway T7.

Allocution de Claude Quin, Président de la RATP de 1981 à 1986.

Matériels et ateliers de la ligne 7

En 1971, la ligne 7 du métro devient la deuxième, après la ligne 3, à être équipée des trains MF67. Ces derniers sont remplacés en 1979 par les trains MF77, marquant l’arrivée d’une génération de matériel roulant novatrice.

À l’horizon 2032, les futures rames MF19 nécessiteront la constitution d’un atelier adapté à leur maintenance. C’est pourquoi, un nouvel atelier va être construit à La Courneuve, conduisant à l’abandon des installations des ateliers de Choisy.

Anecdotes autour de la ligne 7

La ligne 7 est l’une des premières à être équipée d’un PCC (Poste de contrôle et de commande centralisé) en 1969.

En 1969 également, la ligne fait l’objet d’une expérimentation avec la méthode des départs programmés. Le principe : réduire l’intervalle minimum entre les trains de 115 à 95 secondes et faire circuler simultanément 58 trains au lieu de 50. À la suite de cette tentative, les départs programmés sont généralisés sur l’ensemble du réseau.

C’est en 1977 que la ligne 7 dispose d’un pilotage automatique. Ce dispositif permet à une rame de métro de circuler sans intervention du conducteur, à l’exception du départ du train en station.

Dès son inauguration, la ligne 7 a eu la particularité d’être la première ligne à faire bénéficier les voyageurs d’escaliers mécaniques. Cette innovation s’est faite aux stations de Château-Landon, Louis Blanc et Bolivar.

Escaliers mécaniques d'accès et de sortie d'une station de la ligne 7.

Des stations de métro riches en histoire

Les stations de la ligne 7 regorgent aussi d’anecdotes témoignant de leur richesse historique. En voici quelques-unes :

À la station Palais-Royal, les voyageurs ont circulé pendant longtemps dans une infrastructure « brute ». Celle-ci n’a été recouverte de faïence qu’en 1919, une fois la Première Guerre mondiale terminée.

Quant aux autres stations de la ligne 7, plusieurs d’entre elles ont connu un changement de nom. La station Stalingrad en est un exemple emblématique. Inaugurée sous le nom de Boulevard de la Villette en 1910, elle est rebaptisée Aubervilliers - Boulevard de la Villette en 1942, avant de devenir Stalingrad en 1946, en hommage à la célèbre bataille de la Seconde Guerre mondiale.

Parmi les autres stations qui ont vu leur nom modifié : Pont Notre-Dame devient Pont Notre-Dame - Pont au Change en 1926, puis Châtelet en 1934. Le nom Pont au Change figure encore sur les faïences des quais.

Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses stations de métro ont été renommées pour honorer la mémoire de résistants. Parmi elles, on peut citer Pont de Flandre qui prend le nom de Corentin Cariou en 1946.

Quant à la station Palais-Royal, elle est renommée Palais Royal–Musée du Louvre en 1989.

Les secrets de la ligne

La ligne 7 vous réserve son lot de surprises ! Découvrez les différents trésors artistiques, historiques ou atypiques qu’elle cache en consultant la carte interactive « Ça vaut le détour » consacrée à la ligne 7.

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