Vous avez peut-être déjà utilisé un PILI (Plan indicateur lumineux d’itinéraires) lors des Journées européennes du patrimoine de la RATP ou dans des stations de métro avant sa disparition. Mais connaissez-vous son histoire ?
1937 : naissance du PILI
Le PILI a fait son apparition en 1937, à l’occasion de l’Exposition universelle. L'objectif de ce dispositif ? Permettre aux voyageurs de tracer des itinéraires depuis la station où ils se trouvent, grâce à un clavier équipé d'un bouton pour chaque destination : le dispositif allume alors sur le plan une série de petites ampoules, une pour chaque station traversée, afin d'indiquer l'itinéraire le plus rapide à suivre.
Un succès immédiat
Les PILI sont mis en service dans quelques stations de métro : sont privilégiées celles des prolongements de lignes récemment ouvertes mais aussi un groupe d’environ 25 stations choisies parmi celles de la ligne 1 ou desservant l’Exposition.
Cette innovation combinée à l’arrivée des nouveaux éclairages alimentés en courant alternatif basse tension marque le programme de modernisation du métro et du service voyageurs porté par la Compagnie du métropolitain de Paris, à la fin des années trente.
Un an après les premières mises en service et devant le succès rencontré, le PILI occupe déjà près de 80 stations.
En 1981, on ne dénombre pas moins de 180 PILI plébiscités par les voyageurs en particulier sur les pôles d’échanges et les gares. Malgré une facilité d’usage à ce jour jamais égalée (1 bouton = 1 résultat), il devient obsolète par sa difficulté de mise à jour et son incapacité à prendre en compte les évolutions du réseau.
De nombreux exemplaires persistent néanmoins sur le réseau jusqu'aux années 2000, période à laquelle ils disparaissent petit à petit des stations.
Le PLI remplace le PILI
D’une technologie « artisanale » (système filaire par application du pont de Wheastone), on modernise le PILI en inventant le PLI (Plan lumineux interactif) dans les années 1990, lui appliquant alors des technologies informatiques et numériques (écrans tactiles et diodes électroluminescentes). Il couvre mieux le réseau, notamment les prolongements ou les modifications et inclut également les gares et stations du RER, du tramway, le funiculaire et Orlyval. Ce modèle ne sera déployé qu’à une vingtaine d’exemplaires.
2000 : le PILI onirique de Philippe Favier et Jacques Roubaud
Devenu emblématique du métro, le PILI inspire le plasticien Philippe Favier et le poète Jacques Roubaud. Ils lui rendent hommage en 2000, à l’occasion du Centenaire du métro, en réalisant leur PILI onirique. Semblable à une constellation, l'œuvre est installée à la station Pyramides, sur la ligne 14. Elle est encore visible aujourd'hui sur le quai de la station.
Depuis les Journées européennes du patrimoine 2024, un exemplaire est désormais exposé à la Maison de la RATP. Venez l'admirer et l'utiliser !