La station « Boulevard Barbès », située à la limite des 9e, 10e et 18e arrondissements de Paris, est ouverte le 26 mars 1903 lors de la mise en service de la ligne 2 du métro de Paris.
Le 15 octobre 1907, la station est renommée « Barbès - Rochechouart » et le 21 avril 1908, les quais de la ligne 4, souterraine, sont ouverts au public.
1 nom de station, 2 personnalités
Savez-vous que le nom "Barbès-Rochechouart" fait référence à deux personnalités parisiennes ? D'abord, "Barbès", qui rend hommage à Armand Barbès (1809-1870), opposant à la monarchie de Juillet.
Enfin, "Rochechouart", qui emprunte le nom de Marguerite de Rochechouart de Montpipeau, abbesse de l'Abbaye de Montmartre. Elle a notamment dirigé le monastère au XVIIIe siècle, sous la régence de Philippe d’Orléans. Grâce à elle, la station est l'une des rares stations de métro à porter un nom de femme.
La résistance au cœur de la station Barbès-Rochechouart
Flanquée d’un nom issu du XVIIIe siècle, cette station va se voir définitivement reliée à la grande Histoire, lorsque le 21 août 1941, Pierre Georges, dit Colonel Fabien, résistant et militant communiste, y abat de plusieurs balles un soldat de la marine allemande, l'aspirant Alfons Moser.
Cet attentat, resté depuis célèbre, se veut être un acte de représailles contre l’occupant et contre l'arrestation et l'exécution en août 1941, de deux jeunes résistants dans le bois de Verrières-le-Buisson, commune située dans le sud de Paris.
En 1945, la station Combat sur la ligne 2 est rebaptisée Colonel Fabien, tout comme une dizaine d’autres stations, en hommage à la Résistance (Guy Môquet, Corentin Celton, Jacques Bonsergent, Corentin Cariou, Charles Michels, Marx Dormoy).
Jean-Camille Formigé conçoit l’architecture des viaducs
Tout comme la ligne 6, la ligne 2 est partiellement construite en aérien sur le tracé du mur des Fermiers Généraux (ancienne enceinte de Paris démolie en 1860), ce qui permet d’éviter le coût du percement des tunnels. Les viaducs qui la supportent sont édifiés au-dessus de la chaussée et sont conçus par l’architecte Jean-Camille Formigé, en alliant plusieurs techniques de construction : la brique, la pierre taillée et les structures métalliques traitées dans l’esprit des grandes gares.
Aériennes toutes les deux, ces lignes n’en ont pas moins chacune leurs particularités. Sur la ligne 2, on trouvera par exemple des marquises partielles en forme d’ailes qui protègent les quais, tandis que sur la ligne 6, ce sont des verrières uniques qui couvrent les quais et les voies.
Pour en savoir plus, découvrez l'histoire de la ligne 2 et l'histoire de la ligne 6 !
Un entourage Guimard
A l’origine, un édicule Guimard orne l’accès à la station Barbès-Rochechouart, sur la ligne 4. Ces édicules, que l’on retrouve à de nombreux accès du métro de Paris, sont conçus au début du XXème siècle par Hector Guimard, dans le style Art nouveau.
A l’occasion de travaux réalisés en 1987, cet entourage est transféré à la station Bolivar.

Station aérienne et souterraine
Les lignes 2 et 4 possèdent des stations de configuration standard à deux quais encadrant les deux voies.
Côté ligne 2, la station Barbès-Rochechouart est aérienne, située sur un viaduc qui se termine peu après la station en direction de Porte Dauphine.
Côté ligne 4, les quais sont souterrains et en courbe. En direction de Porte de Clignancourt, il est possible d’apercevoir la station suivante Château Rouge. Dans le cadre de l'automatisation de la ligne 4, sa station se modernise et entraîne la dépose de son style « Ouï-dire ». Ses quais sont rehaussés afin de recevoir des portes palières.